NOTE: cet article cible l'audience masculine.
Néanmoins, je pense que l'audience féminine peut en apprendre sur les hommes en lisant cet article 🙂 Bonne lecture à vous !
Selon PasseportSante.net, les problèmes financiers (argent, travail) représentent 10% (en 6ième position) des causes des divorces. [1]
Ce chiffre varie beaucoup, chez les Russes, il s’agit de la raison derrière 33% des divorces, en première position. [2]
Selon une étude publiée dans le « Family Relations », les problèmes financiers chez les Américains ne sont pas la première cause de divorce comme pour les Russes, mais il s’agit de la première cause de stress, et maritalement parlant les soucis provoqués par les problèmes financiers sont ceux les plus problématiques, récurrents, et qui à long terme restent les moins résolus. [3]
Et finalement, selon le Huffington Post, les problèmes financiers sont la quatrième cause de divorce. [4]
Tout cela pour vous dire ceci: les problèmes financiers ne sont pas à ignorer. Leur nature amorale et froide contraste avec la plupart des problèmes d’une relation, bien plus humains et émotionnels, en comparaison avec de simples chiffres.
Voici les problèmes financiers les plus destructifs dans un mariage ou un couple
Mais tout d’abord, parlons de confiance. Avez-vous suffisamment confiance en votre époux ou épouse pour lui laisser accès à votre carte bancaire ou même à votre compte bancaire ? Tous ne font pas ça, et il ne s’agit pas toujours de faute de confiance.
Si un d’entre vous n’a pas la capacité de rester en budget et a tendance a sur-dépenser (sur les courses, sur l’habit, en babioles, etc) il serait sage de ne pas faire l’équivalent de donner de l’alcool à un alcoolique, en leur donnant accès total à vos finances.
En tout cas, le minimum de confiance devrait au moins d’être transparent sur vos finances, sur ce que vous avez et ce que vous voulez en faire, que cela soit pour raisons de loisir ou de travail. Ou d’arriver, au début de la relation, à un accord mutuel qui stipule que c’est du « chacun pour soi » sans rendre des comptes à quiconque.
Également, si vous avez un problème quelconque d’addiction, comme la ludopathie, avoir un partenaire à qui vous rendez compte peut vous être utile afin de ne pas commettre ce dont vous voulez vous éloigner.
À moi, à toi, ou à nous ?
Lorsque les deux mariés travaillent et sont dans l’incapacité de rentrer dans l’accord en termes financiers, il est commun de faire comme s’ils étaient à leur compte – Je paye ma partie des coûts, et toi la tienne.
Cela implique pas de compte commun, ce qui fait partie des attentes lorsque l’on se marie.
Le fait d’agir indépendamment ainsi peut entraver votre progrès à long terme en tant que mariés, en ce qui concerne l’achat d’un logement, les fonds de retraite et ne promeut pas la coopération du binôme.
Ce type d’accord est souvent le premier pas vers ce qu’on appelle « l’infidélité financière » : cacher ses fonds (leur existence) de son conjoint.
Dettes
Hrmis les très jeunes mariés, il est presque la norme d’avoir une certaine forme de dette lorsque l’on rentre dans un mariage – une hypothèque, le prêt pour une voiture, etc.
Par contre, il est rare que les deux membres aient un niveau très similaire de dettes, ce qui ajoute une certaine inégalité et tension dans la relation. L’un est vu comme « dépenseur et irresponsable« , l’autre comme « se croit mieux que les autres, pompeux« .
Attention ! Selon la forme légale de votre mariage, il se peut que vos dettes devienent partagées.
Je vous résume ici la forme de mariage et sa conséquence vis-à-vis des dettes.
Marié sous le régime de la communauté réduite aux acquêts: les dettes pré-nuptiales ne sont pas partagées avec l’époux ou l’épouse.
Marié sous le régime de la communauté universelle: tous biens et dettes antérieures deviennent communs aux deux mariés.
Marié sous le régime de séparation de biens: les dettes pré-ou post-nuptiales ne sont pas partagées avec l’époux ou l’épouse, ormis les dettes ayant pour objet l’entretien du ménage ou éducation des enfants – cette dette est commune.
Sources juridiques:
Articles 1409 et suivants du Code civil.
Article 1526 du Code civil.
Articles 1536 et suivants du Code civil.
Veuillez noter que je ne suis pas avocat et que ceci ne s’agit pas de conseil juridique.
Différences de personalité
En quoi est-ce pertinent, vous me direz ?
Car au minimum l’un des mariés dépense plus que l’autre, ergo, l’un des mariés économise plus que l’autre. Ceci crée une certaine amertume au sein de la relation.
En général, on peut se classifier soi même (et son conjoint) selon son trait monétaire le plus présent dans le couple:
L’épargneur: vous éteignez la lumière avant même de sortir de la pièce, votre économiseur d’écran est réglé à 30 secondes, vous négociez les prix dans les boutiques, vous êtes fier de n’avoir aucune dette.
» Le problème: vous pourriez passer à l’extrême de l’épargneur, comme dans « Extreme Cheapskates » de TLC. Lien (vidéo en anglais).
Le « shopper »: dépenser, ça transforme une mauvaise journée en une bonne journée, cela vous rend heureux(se), vous cherchez les rabais et sortez la carte de crédit, même si vous en aviez pas trop besoin.
» Le problème: vous commencez à risquer le découvert, ou à être en découvert, malgré votre travail ou celui de votre conjoint étant largement suffisant pour vous maintenir sur pied.
L’investisseur: aime un certain niveau de risque, conscient de chaque mouvement monétaire qui passe ses comptes bancaires, essaye constamment de donner valeur à son argent et de le multiplier ou de chercher les dividendes.
» Le problème: lorsque ce risque devient extrême et qu’un beau jour vos options en bourse expirent sans valeur et que vous perdez 100% de votre mise, ou que la prochaine récession vous a pris au dépourvu, vous risquez la faillite et faites défaut sur vos paiements et dettes.
L’endétté: celui ou celle qui ne prête aucune attention à ses dépenses, qui ne dépense pas pour le plaisir non-plus. Ils dépensent plus qu’ils ne gagnent. Et leur dettes s’accumulent peu à peu.
» Le problème est ici assez évident.
Le mélange de ces types de personnalité financière peut être assez toxique dans le cas où ces différences ne sont pas réglées.
La solution ici se limite à de la modération.
L’épargneur doit apprendre à modérer son épargnement en le justifiant, il vient un moment où l’effort fait pour économiser est largement surpassé par l’économie en soit. Lorsque votre épargne est mesurée en centimes et non en euros ou dizaines d’euros, ce que vous allez trop loin.
Le shoppeur doit apprendre à prendre plaisir dans d’autres choses dans la vie que de dépenser. Elle doit aussi justifier ses propres achats, une méthode assez facile de justifier si quelque chose en vaut la peine est de penser en son coût différemment : pas en Euros, mais en heures de travail. Est-ce que ce bijou vaut 60h de mon travail/du travail de mon conjoint ? Imaginez obliger votre conjoint à bosser toutes ces heures, uniquement pour cela. Cela en vaut toujours la peine pour vous?
L’investisseur doit ne pas transformer son acte d’investissement en addiction. Il n’est pas inédit d’entendre des cas où une personne à cédé à la « peur de rater » sur une action, une cryptomonnaie, et y a mis la moitié de son patrimoine liquide et regarde le cours de cet achat toutes les minutes.
L’endetté doit sérieusement évaluer toutes ses dépenses et gains, chose qu’il n’a visiblement pas fait jusqu’à maintenant. Il n’est pas difficile de devenir assez endetté, il suffit d’une différence de 100€ par mois entre gains/dépenses pour terminer en 8 ans, avec inflation et intérêts à payer, avec bien plus de 10,000€ à rendre. L’endetté doit chercher l’augmentation et/ou la réduction de dépenses, pour empêcher le cercle vicieux de la dette générant plus de dette, puis apprendre à investir sainement pour éviter ce genre de problèmes dans un futur.
Les bras de fer
Traditionnellement, l’homme travaille et la femme « reste à la maison ». La réalité financière actuelle du coût du logement et des matières premières font en sorte que pour la classe moyenne et basse, les deux doivent travailler.
Il existera quasiment toujours une certaine disparité, une différence, entre ce que gagne un et l’autre.
Et ça ne se limite pas qu’à cette situation ! Voici deux autres exemples:
- Si votre famille a de l’argent mais celle de votre conjoint est appauvrie
- Que l’un souhaite travailler mais est malheureusement au chômage
Dans une situation pareille, celui qui a l’avantage économique est souvent celui qui fait toutes ou quasiment toutes le décisions financières du couple, son statut financier servant de justification pour son autorité dans la relation.
Quoique méritocratique en sorte, pour qu’un mariage soit à succès, il est une condition sine qua non d’impliquer votre conjoint dans votre réalité financière, même si son apport est minimal comparé au vôtre.
Enfants
« Ah, la descendance ! » Comme le dirait Jean Reno en tant que Godefroy le Hardi.
Hormis la question posée par beaucoup de couples de quand et si en avoir, vient suite la réalité financière.
Il est malheureusement cher de donner à ses enfants une enfance dont ils ne manquent de rien.
Et encore une fois, le coût de la vie obligeant au binôme de travailler laisse le vide qu’est s’occuper des enfants, un prérequis qui prend néanmoins beaucoup de temps.
Statistiquement parlant, lorsque le deux parents travaillent à plein temps, il existe une différence négative significative dans le rendement scolaire des enfants, entre autres.
La magnitude de l’effet est la plus importante lorsque l’enfant est au plus bas âge. [5]
Ceci indique que pour un développement optimal, l’un des parents (statistiquement parlant, idéalement la mère) devra passer un minimum de temps à s’occuper de ses enfants, ce qui aura en conséquence passer de travail à plein-temps à mi-temps, voire à pas de travail du tout.
Ceci provoque une baisse de gains ajoutée au coût intrinsèque d’avoir des enfants. Par conséquent, il vous faut un certain plan d’établi pour mener cela à bien.
Je vous recommande de consulter si quelconque aide sociale concernant la promotion de la natalité peut s’appliquer à votre situation. Dans notre paradigme économique actuel, elles sont souvent ce qui permet à un couple d’avoir un enfant.
La famille
Ceci est très dépendant de la culture de votre famille et du pays où vous résidez. Certaines cultures s’attendent à un certain partage familial des charges financières, alors qu’en Occident, l’individualité des finances est la norme, même si on a tout de même l’option (souvent avec un côté de honte, particulièrement au Japon) de faire appel à l’aide à sa famille pàr cause de difficultés financières.
Ceci est pertinent car ce sera peut être vous auquel votre famille fera recours. Une maladie grave qui empêche un de vos parents de travailler, une mort subite, un divorce qui implique vendre une maison, ou de simples caprices (et la prise de tête que cela ensue).
La dynamique de votre famille unie n’est que la vôtre, mais à un certain niveau la famille n’est pas qu’un lien de sang, mais aussi un lien financier.